OPÉRETTES &
COMÉDIES MUSICALES
La différence entre les " genres" tient essentiellement à l'époque et au lieu
où elles sont nées. Elles ont évolué avec le temps et les modes ( musicaux et autres ).

C'est au milieu du XIXème siècle que ...
sans le savoir est née l'Opérette.

Certaines petites pièces comiques, avec accompagnement musical étaient déjà présentées mais sur une musique préexistante.
La nouveauté, inventée par un certain Florimond RONGER, dit HERVE
(1825 - 1892)
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a été de composer une musique originale
pour accompagner et servir le texte. RONGER, organiste de Saint-Eustache, à Paris,
va composer et jouer, sous son pseudonyme, quelque 150 oeuvres (le plus souvent désopilantes, aux calembours faciles) mais qui feront même rire Napoléon III et son épouse.
La seule passée à la postérité a pour titre "Mam'zelle Nitouche".


* * *

C'est à la même époque que Jacob Eberst, né à Cologne, arrivé à Paris en 1833,
va devenir célèbre sous le nom de Jacques OFFENBACH (1819 - 1880).
D'abord violoncelliste il va bientôt imaginer des airs joyeux qu'il voudrait aménager pour des productions théâtrales. Ses propositions étant refusées il va, en 1855, malgré son manque d'argent, louer un théâtre pour produire sa première oeuvre (une farce musicale) :
"Les deux aveugles" (livret de Georges Moineau). Premier succès, bien que la règlementation
de l'époque (plus tard assouplie, puis supprimée) n'autorise que deux personnages !
Offenbach va bientôt s'ajoindre le talent de deux jeunes auteurs pour écrire les couplets,
Ludovic Halévy et Henri Meilhac... qui écriront la plupart des textes de ses futures opérettes.
Il va aussi révèler une jeune artiste aussi belle que talentueuse, Hortense Schneider,
qui elle aussi sera un atout important de ses futurs triomphes (malgré des relations orageuses).
(portrait ci-dessous à gauche dans "La grande Duchesse de Gérolstein".


 

Le succès est là et Offenbach, compositeur prolixte va produire de nombreuses oeuvrettes avant sa première grande opérette "Orphée aux enfers", mal accueillie par la critique mais triomphalement reçue par le public.

Puis ce sera la gloire avec (entre autres) :
"Monsieur Choufleuri, La belle Hélène,
La vie parisienne, La Grande Duchesse de Gérolstein, La Périchole, Les brigands,
Les Contes d'Hoffmann" .



Mort en 1880 Jacques Offenbach reste un des compositeurs de grands spectacles musicaux
le plus joué encore actuellement en France (et même à l'étranger) où sa musique entraînante
a fait merveille et continuer d'enthousiasmer tous les publics.

* * *

Charles LECOCQ (1832 - 1918)

Avec l'avénement de la 3ème République (1870) la mode change ; Offenbach, toujours aussi joué, connaît aussi des échecs.
En 1872, d'abord à Bruxelles, puis à Paris, Charles LECOCQ rencontre enfin le succès
avec sa nouvelle opérette (livret de Clairville)
"La fille de Madame Angot". Sujet qui se passe sous la révolution de 1789 mais traité avec drôlerie. Producteur aussi fertile qu'Offenbach il rencontrera d'autres succès (dont "Le petit Duc") mais son oeuvre reste inégale.

* * *

Pianiste et Chanteur Robert PLANQUETTE est un "homme de spectacle" déjà un peu connu lorsque Clairville (librettiste de Lecocq, ...) lui propose "Les Cloches de Corneville" (1878).
Celui-ci va composer sur cette fantaisie normande une musique alerte dont on chantonne encore parfois certaines paroles : "J'ai fait trois fois le tour du monde... Va petit mousse... Sonne, sonne, donc..."

Robert PLANQUETTE (1848 - 1903)

Il composera d'autres opérettes avec un certain succès, tels "Surcouf" et "Le Talisman",
bien oubliées aujourd'ui !

 

* * *

Louis VARNEY 1844 - 1908)

Le compositeur essaiera de tirer parti de cet engouement pour les mousquetaires en créant plusieurs opérettes dans le même esprit mais sans en récolter le même succès...

 

Louis VARNEY est chef d'orchestre et compositeur de chansons, ce pourquoi
Paul Ferrier (librettiste) lui demande
de mettre en musique son histoire des "Mousquetaires au couvent", dont l'action
aux multipes rebondissements drôlatiques,
sse passe sous le règne de Louis XIII.
C'est le triomphe immédiat.

 

* * *

 

Edmond AUDRAN (1842 - 1901)

Fils de ténor, organiste et compositeur de chansons pour les cafés-concerts à Marseille,
Edmond AUDRAN inaugure ses opérettes avec "Le Grand Moghol" dont le succès l'incite
à "monter à Paris" où, sur un Livret de Chivot et Duru, inspiré par Audran lui-même, il présente "La Mascotte" (jeunne fille porte-bonheur), gardienne de dindons et fiancée à un jeune berger... Musique moins riche que celle d'Offenbach mais genre bien adapté à la bourgeoisie de la République nouvelle.

Il composera ensuite d'autres opérettes, plus modernes : "Gilette de Narbonne, Mis Hellyett,
La Poupée"
qui obtiendront un succès certain mais aucune n'atteindra celui de "La Mascotte"
dont des présentations (remises au goût du jour) subsitent encore actuellement.

* * *

André MESSAGER (1853 - 1929)

La charnière entre les XIXème et XXème siècles n'est pas favorable à l'Opérette ; les spectateurs s'en désintéressent et ont besoin de renouveau.
C'est ce que va leur offrir, en 1898,
André MESSAGER
, avec "Véronique".
(Livret de Vanloo et Duval)
Dans "Véronique" Florestan doit se marier pour payer ses dettes avec une petite provinciale riche qu'il ne connaît pas . Par une suite de quiproquos annonçant le "théâtre de boulevard" l'histoire finira en mariage d'amour.
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(suite)

Cette opérette est encore parfois représentée.Tous les "amateurs" connaissent ces refrains : "Poussez, poussez l'escarpolette...,
De-ci, de-là, cahin, caha...
"

MESSAGER, chef d'orchestre, directeur de
l'Opéra comique puis de l'Opéra de Paris
reviendra à sa carrière de compositeur après la guerre de 1914 - 1918, a 70 ans en composant la délicieuse musique de la comédie musicale inventée par Sacha Guitry, "L'Amour masqué", chantée par la diva Yvonne Printemps.
Mais il composera encore des opérettes :
"Monsieur Beaucaire, Coup de roulis, ...",

En 1970, reprise de "l'amour masqué",
avec JeanMarais


* * *

Au début du XXème siècle le reouveau va venir de Vienne (Autriche) avec l'opérette de
Johan Strauss fils : "La chauve-souris".

Mais c'est en 1905 qu'est jouée à Vienne ,
"La Veuve joyeuse" une oeuvre
du compositeur austo-hongrois
Frantz LEHAR
, d'après une comédie d'Henri Meilhac (livret V.Léo et L.Stein).
Adapté en français par Flers et Caillavet
et joué à Paris en 1909, triomphe immédiat.
Une musique enjouée en même temps ciselée et populaire mettant en valeur à la fois l'histoire, les textes et les interpètes.
Histoire d'une riche veuve "monténégrine", Missia, venue à Paris et qui risque en se remariant en France de ruiner son pays.
Mais le beau Danilo, originaire du même pays sauvera la mise en épousant Missia.

Frantz LEHAR (1870 - 1948)

En 1909 il produira, dans le même esprit,
"Le Comte de Luxemboug" qui obtiendra
aussi un vif succès.

La "Grande Guerre" interrompra quelque peu sa carrière qui ne retrouvera la réussite qu'après 1920 avec "Paganini", opérette d'un genre nouveau, narrant les amours du violoniste.

En 1923 il fait jouer à Vienne : "Le pays du sourire", racontant les amours contrariées
d'un Chinois et d'une Autrichienne... :
"Prendre le thé à deux, Je t'ai donné mon coeur".

Il est aussi l'auteur "d'Amour tzigane, Frasquitta, Le Tzarévitch,..." et de nombreuses sonates, poèmes symphoniques marches et valses
(dont la célèbre "Or et Argent").

Plus de 300 000 représentations de
"La veuve joyeuse"de la création à la mort
du compositeur !

Qui n'a jamais entendu "L'air de Vilja,
L'heure exquise, Ah les femmes, femmes, ... "
?

Elle a aussi été adapté au Cinéma et en Danse.

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