LA " GUERRE SANS NOM " *

Pourquoi ce titre ?

Simplement pour rappeler que pudiquement (ou hypocritement) on disait les
"événements d'Algérie", ceci regroupant d'autres vocables comme "maintien de l'ordre"
ou "pacification", le terme de "guerre", couramment employé, n'a été admis par le
Gouvernement français que le 18 octobre 1999, soit plus de 37 ans après la fin de ce conflit !

* Titre d'un livre de Pierre Rotman et de son scénario du film de Bertrand Tavernier sur le sujet (1992).
Pierre Rotman est aussi le scénariste du film de Florent Emilio Siri "L'ennemi intime" (2007).


Alger (années 1950 ...)

Le " déclencheur "

Le F.L.N. (Front de Libération Nationale) récemment créé va déclencher, le 1er novembre 1954, une vague d'attentats terroristes dans toute l'Algérie visant non seulement des Européens mais aussi les Musulmans suspects de sympathie française ; c'est "la Toussaint rouge".
La France réagit immédiatement en envoyant des renforts militaires pensant juguler ce début de rébellion simplement par la force.

Le mois suivant Messali Hadj crée le M.N.A. (Mouvement Nationaliste Algérien). --->
-FLN et MNA sont dirigés hors de nos frontières.-



 

 

 

 

La " spirale des violences "

Début 1955 Jacques Soustelle est Gouverneur
<--- d'Algérie. Il va rapidement proclamer
"l'état d'urgence" en grande-Kabylie et dans
les Aurès où la rébellion est la plus présente.

En août le massacre d'Européens dans la
région de Philippeville amène une sanglante riposte contre les Musulmans.
"L'état d'urgence"est étendu à toute l'Algérie.

Entre temps la cause de l'indépendance algérienne fait son chemin, particulièrement dans le tiers-monde ; l'ONU inscrit
"l'affaire algérienne" à son ordre du jour.

Les effectifs de l'armée en Algérie atteint
cent mille hommes... ce qui crée
de gros remous aussi en France.

Début 1956 nouvelles manifestations à Tlemcen. Robert Lacoste remplace Jacques Soustelle.
Les Européens conspuent à Alger le Président du Conseil, Guy Mollet, qu'ils taxent de molesse.
Cependant à Paris on vote "des pouvoirs spéciaux" pour lutter contre la rébellion... ce qui déclenche de vives réactions dans la capitale
(Grèves et manifestations).
Le service militaire qui était déjà passé de 18 à 24 mois est porté à 27 et 70 000 jeunes récemment libérés sont rappelés.
Le 18 mai une vingtaine de jeunes soldats tombent dans une embuscade, sont massacrés et atrocement mutilés, dans les gorges de Palestro ;
ce tragique événement va profondément marquer le Contingent.


Les gorges de Palestro

 

Khider, Lacheraf, Aït Ahmed, Boudiaf, Ben Bella

Les Généraux Salan et Massu

En octobre de la même année la France détourne un avion transportant plusieurs dirigeants du FLN (dont Ben Bella) et les fait prisonniers ce qui amène un massacre
de Français... au Maroc !

Grèves générales et actions terroristes se succèdent en Algérie ; premiers attentats à la bombe perpétrés par le FLN à Alger suivis de représailles contre les Musulmans.
Le général Salan est nommé Commandant en chef et les Assemblées algériennes dissoutes.
-Il y a maintentant 600 000 mille hommes
de troupe en Algérie.-

Début 1957 le général Massu est chargé,
avec ses parachutistes, de "nettoyer" Alger...
ce qu'il réussit mais non sans violence.
Dans les semaines qui suivent de nombreuses exactions, tortures et assassinats ont lieu, de part et d'autres, alors que les combats s'intensifient dans toute l'Algérie.