1958 " Année charnière "

Aucune solution n'étant en vue pour règler le conflit la situation politique en Algérie et en France dégénère. Les ministères se succèdent ; après Félix Gaillard, mis en minorité, c'est Pierre Pflimlin qui est pressenti pour en former un nouveau mais, le 13 mai, à Alger, les Européens ont renversé leur Gouvernement
et institué un "Comité de salut public"
que dirige le général Salan. --->


A Paris le général De Gaulle, sollicité par les militaires et politiques algérois se dit prêt à assumer la direction du pays.
Le 29 mai, devant la menace d'un putsch qui riquerait d'apporter la guerre civile en France, le président René Coty, malgré de nombreuses oppositions, fait appel à De Gaulle qui est investit par l'Assemblée nationale et obtient,
de plus, les pleins pouvoirs pour 6 mois.

Début juin il est en Algérie et proclame
"Vive l'Algérie française ! " (le 6 juin à Mostaganem), acclamé par des milliers d'Européens... et de Musulmans.




En septembre, au Caire, création du G.P.R.A. (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) sous la présidence de Ferhat Abbas.

En France la nouvelle Constitution est promulguée (le Général De Gaulle deviendra
en décembre, le 1er Président de la Vème République.)


En octobre il annonce (à Constantine) un plan de développement de l'Algérie (avec les Musulmans) et propose au FLN
"la paix des braves"... qui sera refusée.

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-Il renouvellera, sans plus de succès, sa proposition au début de l'année suivante.-

 


" tract " FLN

L'évolution

Le général Challe est Commandant en chef.
Il va déclencher plusieurs plans sucessifs de pacification qui sont des victoires militaires
mais qui ne règlent pas le problème politique.
En septembre 1959 de Gaulle propose aux Algériens un Référendum d'autodétermination (sécession ? francisation ? association ?).
Refus du G.P.R.A. . Le F.L.N., lui, propose Ben Bella et ses compagnons comme négociateurs.

La fracture est consommée entre les partisans d'une Algérie française, sans discussion,
et ceux qui souhaitent l'autodétermination.
Les premiers (avec Pierre Lagarde, Joseph Ortiz, Jacques Susini, ...) sont à l'origine de la "semaine des barricades" (janvier 1960) à Alger, en révolte contre le Gouvernement de la France.


Les événements s'accélèrent : Challe est remplacé. Les négociations avec le G.P.R.A
et le F.L.N. n'aboutissent pas. En métropole on fait le procès de partisans de l'Algérie algérienne en même temps qu'est proclamé le "manifeste des 121" (intellectuels et artistes) qui affirme le droit à l'insoumission des "appelés" en Algérie.
Rafles d'Algériens à Paris et en banlieue.

A Alger violentes manifestations
des musulmans en faveur de l'indépendance.
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A la fin de l'année les Nations Unies approuvent le droit à l'autodétermination en Algérie.

En France, le 8 Janvier 1961, le Référendum
sur l'Autodétermination est approuvé
par 75% en métropole et 69% en Algérie.


 

 

Des militaires (souvent de haut-gradés)
et des civils créent, avec le Général Salan, Lagarde et Susini (réfugiés à Madrid) l'Organisation Armée Secrète dont le but est de conserver, malgré tout, l'Algérie française.




 

En Avril les Généraux Salan, Jouhaud, Zeller
et Challe, soutenus par d'autres officiers,
et de nombreux civils tentent un "putsch" à Alger qui échoue rapidement (il aura duré un peu plus de 48 h) grâce à la rapide réaction
du Général de Gaulle (discours télévisé) et à l'opposition de la majorité du Contingent
des "appelés" en Algérie.



De gauche à droite les Généraux
ZELLER, JOUHAUD, SALAN, CHALLE


L'O.A.S. va alors fomenter des attentats en Algérie et métropole qui verront, comme dans tout conflit de ce type, de nombreux excès commis par les deux camps.
C'est un engrenage de violence qui perdurera encore pendant plusieurs mois
tant en métropole qu'en Algérie.