LES COLONNES INFERNALES

1er Août 1793 : le Texte suivant est adopté par la Convention :

" Il sera envoyé en Vendée des matières combustibles de toutes sortes pour incendier les bois, les taillis et les genêts. Les forêts seront abattues, les repaires des rebelles anéantis, les récoltes coupées et les bestiaux saisis.
La race rebelle sera exterminée, la Vendée détruite."

En Novembre, le général TUREAUest nommé commandant en chef de l'armée de l'ouest.
Il a la charge de faire appliquer ce décrêt.
Avec l'aide de son chef d'état-major, le général ROBERT (ancien comédien...) il va diviser l'armée en 6 divisions de 2 colonnes chacune, qui ont pour mission de râtisser le territoire et d'exterminer la population.
Ce sont les trop fameuses "colonnes infernales" qui vont se livrer au
génocide des Vendéens.

Début 1794 pourtant, la grande armée catholique et royale n'est plus qu'un nom, après la débâcle de la Loire.
Ce ne sont plus que des bandes pourchassées et de moins en moins nombreuses. C'est donc sur la population que vont s'acharner ces "Colonnes infernales."

Le 20 Janvier c'est le grand départ.
Voici l'Ordre du jour du général GRIGNON, commandant la 2° division :
"... Je vous donne l'ordre de livrer aux flammes tout ce qui est suceptible d'être brûlé et de passer au fil de l'épée tout ce que vous rencontrerez d'habitants..."

Et ce fut le carnage annoncé comme en témoignent les rapports des généraux républicains qui commandaient les Colonnes. En voici quelques extraits :

"... Nous en tuons près de
2000 par jour... J'ai fais tué (sic) ce matin 53 femmes, autant d'enfants... J'ai brûlé toutes les maisons et égorgé tous les habitants que j'ai trouvés. Je préfère égorger pour économiser mes munitions..."

Quelque exemples d'atrocités :

CORDELLIER arrive à Clisson ; il trouve, dans une salle en ruines du château, 300 paysans qu'il fait jeter, vivants, dans une citerne, qu'on comble de fagots et de planches.

Le même CORDELLIER arrive aux Lucs-sur-Boulogne . Hommes, femmes et enfant se sont réfugiés
dans la petite église ou à proximité.
Sabres , baïonnettes, pics,... frappent, égorgent,
éventrent, écrasent...
Le canon fait écrouler la modeste église sur ses occupants.
458 noms de ces martyrs sont connus, dont 110 enfants de moins de 7 ans.

A force de tueries, des municipalités, pourtant républicaines, et des Représentants du Comité de salut public
finissent par s'émouvoir.
TUREAU est relevé de ses fonctions en Mai 1794, puis décrété d'arrestation en Septembre. Jugé en
Décembre 1795, il est acquitté à l'unanimité !

Son action avait fait près de 200000 victimes.