II/ L'HISTOIRE


Dans le nord de l'Espagne, en Castille :



La cathédrale de BURGOS


Rodrigue Diaz nait à Vivar
(domaine de son père)
près de
Burgos, en Castille, vers 1043.

A cette époque une grande partie de l'Espagne est encore sous la domination arabe
(les Maures ou Sarrazins)
depuis le
VIIIème siècle.

Petit à petit les rois chétiens ont entamé
la reconquête du pays :
"Reconquista".

Au
XIème siècle, Ferdinand 1er
règne sur le
Léon et en Castille
avec le titre de roi-empereur,
c'est à dire supérieur aux autres rois chrétiens
d'
Aragon et de Navarre.

Nombre de petits royaumes Maures
(souvent rivaux)paient tribut aux princes chrétiens pour subsister en paix à leurs côtés, ce qui amène aussi des guerres entre ces derniers...

C'est au cours d'un de ces affrontements,
qu'accompagnant l'Infant
don Sanche
(fils ainé du roi
Ferdinand), Rodrigue
est armé chevalier (
1063).


Ayant renforcé sa domination sur l'Espagne le roi décide de partager son royaume entre ses trois fils ce qui sera après sa mort le sujet de guerres fratricides pour l'hégémonie du pays.


Rodrigue est alors le "porte-étendard",
c'est à dire le premier chevalier
du royaume de
don Sanche, en Castille.
Il avait conquis ce titre en remportant un "duel judiciaire" contre un valeureux officier du roi de
Navarre, lequel revendiquait des châteaux frontaliers
entre
Castille et Navarre.
Il fut dès lors surnommé "Campeador"
(guerrier illustre).

Le roi
Moctadir, à Saragosse, refusant de payer tribut à don Sanche fut vaincu d'une manière éclatante par le Campeador.
Les Maures reconnaissant sa valeur l'appelèrent alors
"Le Cid"
(le Seigneur).

La guerre éclata bientôt entre
don Sanche et son frère Alphonse, roi du Léon.
Ce dernier fut mis en déroute par l'armée de
don Sanche menée par le Campeador.
Après une fragile réconciliation dont le troisième frère, détrôné du royaume de
Galice, fit les frais, les deux ainés
reprirent la lutte.




Statue du CID Campeador, à Burgos.
(Il est monté sur son cheval "
Babieca"
et brandit son épée"
Tizona")


Alphonse fut à nouveau vaincu, en partie grâce aux exploits du Campeador,
fait prisonnier et envoyé en exil à
Tolède à la cour du roi arabe Mamoun.

Mais tous les seigneurs Léonais ne veulent pas reconnaître la légitimité de don Sanche
et se rebellent contre lui. Ils se réunissent à Zamora, ville appartenant à dona Urraca,
soeur des rois et protectrice d'
Alphonse.

Don Sanche fait le siège de la ville accompagné par Rodrigue
qui, en cours de route, accumule les exploits.
C'est alors qu'un chevalier félon pénètre par surprise dans le camp de
don Sanche et assassine le roi (1072). La rumeur soupçonnera, avec de fortes présomptions, que Urraca et peut-être Alphonse ne sont pas étrangers à ce crime... malgré le serment sur la Bible prononcé avec une certaine réticence par Alphonse lors de son intronisation comme roi de Léon et Castille.

Rodrigue prête alors serment de vassalité au nouveau roi
-
serment qu'il honorera toujours malgré
tous les ennuis qu'il subira ensuite
-
mais sa positiuon à la cour change.
Bien que conservant de nombreuses charges et marié par Alphonse à
dona Jimena
(Chimène), la nièce du roi, il n'en n'est plus le porte-étendard.

Alors que, chargé par le roi de rapporter le tribut payé par le roi
Motamid, de Séville,
il s'apprête à revenir, plusieurs vassaux et familiers d'
Alphonse attaquent Motamid.
Celui-ci fait appel au Cid qui,remplissant son devoir d'apporter secours à celui qui paie tribut, écrase, avec une petite troupe une armée beaucoup plus importante
menée par le favori du roi,
Garcia Ordonez (1081).

Alphonse, écoutant les ennemis du Cid, ...réveillant peut-être en lui une ancienne rancoeur,
décide alors de
bannir Rodrigue de son royaume
en lui confisquant tous ses biens.



Reproduction du "coffre" du Cid


Le Cid ayant besoin d'argent pour partir avec tous ceux qui voulaient bien le suivre demanda un prêt à des argentiers juifs.
Afin de conforter sa promesse de rembourser rapidement,
il leur laissa en dépôt un coffre.
Il était solidement fermé et sensé être rempli de la vaisselle d'or et d'argent du Campeador, lequel, en réalité, l'avait lesté de sable et de pierres...
"L'histoire" dit que, beaucoup plus tard,
il dédommagea généreusement ses prêteurs en les remboursant très largement.



Commence alors pour Rodrigue et
"sa mesnie"(ses vassaux) une longue errance qui va l'amener vers les royaumes maures, particulièrement à
Saragosse,
où il est accueilli avec respect.

A partir de 1
083, le roi Alphonse entreprend de nouvelles conquêtes sur les royaumes maures. Le Cid, toujours fidèle à sa promesse de vassalité (bien qu'en le banissant le roi l'en ait délié), reprend sa route afin de ne pas être obligé de combattre les troupes royales.
Mais de nouvelles troupes arabes, venues d'
Afrique, sous le commandement du sultan Youssouf, obligent Alphonse à battre en retraite. Sa situation se détériorant il se
réconcilie,à
Tolède, en 1087 avec Rodrigue.
Grace au Campeador, à partie de l'année suivante,
Valence et sa région sont reconquises. Mais le roi est toujours prêt à écouter
les envieux du Cid
et celui-ci est de nouveau banni.
Rodrigue et ses fidèles vont alors avoir à se battre contre les coalisés maures et certains rois chrétiens. Il les vainct et est bientôt maître
de
tout l'est de l'Espagne.

En 1090, Youssouf revient en Espagne avec de nouveaux renforts qui inquiètent même les rois Maures dont certains,
comme
Motamid de Séville qui appelle Alphonse à la rescousse !
Il y a alors une nouvelle réconciliation,
du moins en apparence, entre le roi et Rodrigue... mais qui ne dure guère.
Alphonse est sur le déclin.

A partir de
1092 le Cid se lance à la conquête de Valence dont il devient le maître et où il s'installe avec sa famille, tout en continuant à guerroyer.
Le 10 Juillet 1099, épuisé par sa dure existence et de nombreuses blessures, il meurt à Valence.
Chimène continue d'administrer la région mais, en 1101 les Maures assiègent la ville.
La veuve du Campeador appelle
Alphonse au secours, lequel cette fois accourt
pour la délivrer.
Rendant enfin justice au Cid, mais se rendant compte qu'il ne pourra pas tenir la région, le roi et l'armée se retirent à Tolède avec
Chimène et la dépouille de Rodrigue, en 1102.



Tombeau de Rodrigue et Chimène, à BURGOS

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