Revenons aux alentours des années 30.
Georges Milton fait un gros succès avec "La fille du Bédouin". Saint-Granier chante "Ramona" et Fernandel arrive de Marseille, où il était déjà connu, avec "Mademoiselle Rose" qu'il chante en uniforme de troupier ; il reprend les "tubes"
de Polin et Mayol et fait un triomphe avec
"La caissière du Grand Café".

Mais le Music-Hall va être détrôné par le cinéma parlant, tel l'Olympia qui devient un Cinéma.

Mais le genre n'a pas dit son dernier mot avec des novateurs comme Henri Varna qui remet le Casino de Paris (et autres) au goût du jour
en montant de vraies grandes "Revues",
avec le retour de Mistinguett ...

La période qui va précéder ce qui sera la 2ème Guerre mondiale, si elle est fertile en événements importants (le "Front populaire", "les congés payés", "l'Exposition Universelle", ...
l'est aussi pour la chanson, même au cinéma.

Les "anciens"(M. Chevalier, J. Baker, ...)
sont toujours à la mode mais les "nouveaux" arrivent ou s'affirment :
Lucienne Boyer ("Parlez-moi d'amour"),
les chanteuses réalistes Damia ("Du gris",
"La guinguette a fermé ses volets"),
Fréhel ("Tel qu'il est", "La java bleue"),
la fantaisiste Marie Dubas ("Mon légionnaire"),
les comiques Ouvrard ("Je n'suis pas bien portant") et Dranem ("Les petits pois"), ...

<--- en bas, à droite : Dranem

Mireille, pour la musique, et Jean Nohain, pour les textes font le succès de Pils et Tabet
("Couchés dans le foin") ; c'est l'époque des duettistes tels Charles (Trenet) et Johnny,
Gilles et Julien, Patrice et Mario, Charpini et Brancato (duo comique), ...
C'est aussi celle du tango avec la venue de l'Argentin Maurice Gardel à Paris, des charmeurs
tels Henri Garat ("Avoir un bon copain"), Jean Lumière ("La petite église"), Jean Sablon
("Je sais que vous êtes jolie", "Vous qui passez sans me voir") qui introduit le micro sur scène (1934), sans oublier Lys Gauty ("Le chaland qui passe", "A Paris dans chaque faubourg")...

Dans cette période politiquement troublée
où la menace hitlérienne commence à
se faire sentir le public a besoin d'espoir.
L'orchestre jazz et variétés de
"Ray Ventura et ses Collégiens" s'en charge
avec des succès comme "Tout va très bien madame la marquise", "Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ", ...

N'oublions pas non plus le fantaisiste Georgius ("Le Lycée Papillon"), le chanteur de charme
Reda Caire ("Les beaux dimanches de printemps") et les débuts d'Edith Piaf.

La vente des disques s'amplifie mais c'est la Radio qui est le grand diffuseur de tous ces succès.

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