LA DRAMATIQUE " AFFAIRE DE VARENNES "

Alors qu'en 1790 la plupart des Français criaient encore "Vive le Roi", comment cette "affaire", en 1791, va-t-elle précipiter la chute
de la Monarchie capétienne installée sur le trône de France
depuis
plus de huit siècles ?
... et conduire le Roi et la Reine à l'échafaud ?

Marie-Antoinette,
(par Mme.Vigée-Lebrun)

En 1774, Louis XV meurt laissant la place à son petit-fils Louis XVI (lequel a tout juste 20 ans) en qui le peuple place tous ses espoirs après un règne difficile dû aux difficultés financières, à l'incapacité du régime à se moderniser (en dépit des efforts du gourvernement opposé aux privilégiés).

Le nouveau Roi est instruit, foncièrement bon et dévoué à son peuple, mais c'est une nature faible et il est souvent mal conseillé (pas seulement par la Reine à qui on a pris l'habitude de tout reprocher), malgré de très bons ministres,
tel Turgot.

Louis XVI (par Callet)
Prologue :
Avant d'aborder "l'affaire" il est bon de rappeler quelques uns des faits qui ont pu y conduire.
La première erreur de Louis XVI (dès 1774) est, dans un but d'apaisement qui se révèlera chimérique, de renvoyer le chancelier Maupeou lequel, sous l'autorité de Louis XV, avait dissout les Parlements qui, privilégiés, s'opposaient à toutes les réformes à tentative égalitaire, et de rappeler ces Parlements (Noblesse de robe)... qui vont reprendre aussitôt leur travail d'opposition, appuyés en celà par la Noblesse (d'épée) et le haut-Clergé, autres privilégiés.
Toutes les tentatives de réformes menées par Turgot, Necker, Calonne, Brienne
échouent alors que la Dette publique s'accroît.
En 1778 la France s'allie aux Américains qui se sont soulevés contre la domination anglaise.
Avec la victoire des "Insurgeants" le Roi et ses ministres ont relevé ainsi le prestige français...
mais ruiné ce qui restait des finances publiques.

La Cour ne montre guère l'exemple des économies et la jeune Reine (à qui le Roi ne refuse rien) s'étourdit dans les plaisirs, totalement coupée de la vie du peuple qui commence à "se monter" contre elle (On l'appelle "Madame Déficit", "L'Autrichienne",...). La regrettable "affaire du collier" (voir sur ce même site) lui nuira considérablement ainsi qu'à la Monarchie.
En 1788 de très mauvaises récoltes entraînent des hausses de prix et la famine.
Le Roi doit se résigner à convoquer pour l'année suivante les Etats-Généraux qui, espère-t-on,
aideront à surmonter la crise.
Le peuple rédige des "cahiers de doléances"
et le Roi accepte de doubler l'effectif de ses représentants : le Tiers-Etat.

Le sement du jeu de paume (David) par lequel les Députés jurent ne ne pas se séparer avant d'avoir donné une Constitution à la France.

Tout va alors aller vite, les Etats Généraux sont réunis en Mai 1789. En Juin, le Tiers-Etats à qui s'est rallié une partie du Clergé et le la petite Noblesse, s'est proclamé Assemblée Nationale, puis Constituante (la Constitution signifiant la fin de la Monarchie absolue). Dans la foulée sont votés l'abolition des privilèges et la Déclaration des Droits de l'Homme (en Août),... Entre temps les Parisiens ont "pris" la Bastille et ne voyant pas d'amélioration à leur sort marchent sur Versailles obligeant la famille royale à regagner les Tuileries à Paris (Octobre).


Fête de la Fédération

Dès lors vont être promulguées des lois censées améliorer le sort du peuple, telles la "confiscation des biens du Clergé" et "la vente des Biens nationaux" pris aux Emigrés, les nobles qui,
dès le début de cette Révolution, ont commencé à quitter la France.

En principe le 14 Juillet 1790 la Révolution est terminée et une grande Fête de la Fédération (sur le Champ de Mars, à Paris) scelle la réconciliation du peuple avec son Roi.

En 1791 la Constitution est proclamée. Louis XVI voit ses pouvoirs très réduits ; c'est l'Assemblée qui gouverne. Pour les décisions importantes le Roi dispose d'un "droit de Veto... suspensif "et bénéficie,
en théorie, de l'immunité totale.
Dans la réalité ces principes seront vite oubliés, par la faute des uns et des autres, car si les Révolutionnaires confisquent les pouvoirs du Roi, celui-ci et ses proches
ne respectent pas toujours la parole donnée.